samedi 22 mars 2014

Victor Hugo avait prévenu...

Je défends l'égaré, le faible, et cette foule
Qui, n'ayant jamais eu de point d'appui, s'écroule
Et tombe folle au fond des noirs événements;
Etant les ignorants, ils sont les incléments;
Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redire
A vous tous, que c'était à vous de les conduire,
Qu'il fallait leur donner leur part de la cité;
Que votre aveuglement produit leur cécité;
D'une tutelle avare on recueille les suites,
Et le mal qu'ils vous font, c'est vous qui le leur fîtes.
Vous ne les avez pas guidés, pris par la main,
Et renseignés sur l'ombre et sur le vrai chemin;
Vous les avez laissés en proie au labyrinthe.
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte;
C'est qu'ils n'ont pas senti votre fraternité.
Ils errent; l'instinct bon se nourrit de clarté;
Ils n'ont rien dont leur âme obscure se repaisse;
Ils cherchent des lueurs dans la nuit, plus épaisse
Et plus morne là-haut que les branches des bois;
Pas un phare. A tâtons, en détresse, aux abois,
Comment peut-il penser celui qui ne peut vivre?

Victor Hugo

vendredi 21 mars 2014

"Si vous voulez que votre femme écoute ce que vous dites, dites-le à une autre femme"

Sacha Guitry

lundi 10 mars 2014

L'Albatros

 Le poème L'Albatros est extrait de "Spleen et idéal", la deuxième partie du recueil Les Fleurs du mal. Cette partie évoque l'homme déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour la chute, déchirement à l'origine de l'envie nommé spleen, indissociable de la condition humaine et qui finit par triompher.
    Ce poème a été inspiré à Baudelaire lors d'un voyage sur un navire qui le devait le mener jusqu'aux Indes, mais qui finalement s'est achevé sur l'île Maurice. L'albatros traduit chez Baudelaire la conscience d'être différent des autres. Baudelaire a recours à une image très suggestive pour dépeindre sa propre condition dans une société qui l'ignore complètement. L'image de l'albatros capturé évoque l'idée d'un être totalement étranger au monde qui l'entoure. Baudelaire faisait partie de la génération des poètes maudits, c'est-à-dire non compris par les gens de son époque. Les trois premières strophes concernent l'albatros tandis que la dernière est dédiée au poète.

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Charles Baudelaire - L'Albatros - Les Fleurs du mal
Baudelaire naît à Paris en 1821. Il perd son père à l’âge de six ans. Après des études secondaires à Lyon
puis au lycée Louis le Grand, Baudelaire mène une vie marginale et de bohème dans le Quartier latin.
En 1841, sous la pression de sa famille, il embarque pour les côtes d’Afrique et de l’Orient. Il séjourne à l’île Bourbon (La Réunion) et, en rentrant à Paris en 1842, écrit ses premiers textes. Il s’éprend de l’actrice Jeanne Duval.
En 1844, sa famille s’indigne de sa vie de débauche. Baudelaire devient alors journaliste, critique d’art et critique littéraire.
1857 est l’année de publication des Fleurs du Mal. Baudelaire est attaqué en justice pour « immoralité » (la même année que Madame Bovary) et condamné : plusieurs poèmes sont retirés du recueil  et l’auteur doit payer une amende. Baudelaire est très affecté par cet échec et sombre dans la misère (et dans la maladie). Le poids des dettes s’ajoutant aux souffrances morales, Baudelaire est frappé en 1866 d’un malaise qui le rendra paralysé et aphasique. Il meurt en 1867.


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Un peu de lecture (pdf)



jeudi 6 mars 2014

Message de mon ami Pierrot

Pleine lune ...                        

Dimanche, 16 Mars 2014, 18:08:24 heures


Au clair de la lune
Mon ami Pierrot,
Prête moi ta plume
Pour écrire un mot.



Indochine: J'ai demandé à la Lune 

 Chaque pensée peut faire bouger le monde.